Réflexions sur les forêts de Sibérie…
C’est une chose étrange que le monde, a dit Jean d’Ormesson. J’oserai ajouter , même écrire, c’est une chose étrange que le monde, mon monde, en cette période de confinement.
Il m’a permis d’entrer dans l’écriture d’un auteur, peu commun, Sylvain Tesson. C’est aussi la lecture de son livre « Dans les forêts de Sibérie »qui me fait écrire et écrire encore. C’est certain ce livre n’a pas été mis sur ma route par hasard. Je crois de moins en moins au hasard ou plutôt, j’aime à croire aux hasards heureux, à ces événements qui , après relecture, prennent tous leurs sens. J’en ai encore eu un exemple il y a peu. Ou comment au hasard des rencontres, de nos vies, sur plus ou moins longtemps, des fils se tissent, se retrouvent, se croisent et se mêlent.
Non, tout comme ces routes empruntées un jour, ces personnes rencontrées, ces musiques entrées dans nos âmes et gravées dans nos mémoires ( à l’heure où je termine l’article, les mots bleus de Christophe n’en finissent pas de résonner dans la maison… ) les livres, certains livres, peu au final sans doute, ne sont pas sur nos étagères de bibliothèque par hasard.
C’est cette expérience de confinement qui m’a tout d’abord permis de découvrir un extrait audio tout d’abord de cet écrivain absolument incroyable à mes yeux. ( Tout comme Philippe Delerm, en un autre temps, lui aussi , n’est pas arrivé pour rien dans ma vie, je crois bien que c’est même lui qui m’a fait ouvert l’esprit sur les mots et les photos… « Paris, l’instant », quel livre extraordinaire dans mes souvenirs…il serait parfait pour une personne qui m’est chère et devenue parisienne maintenant ) Auteur que nous avions dans notre bibliothèque, c’est mon homme qui l’a fait rentré mais je ne m’y étais jamais attardée…
Mais j’en reviens à cet extrait, écouté tout d’abord, grâce aux podcasts radio donc, puis au livre qui n’a pas attendu très longtemps avant de se retrouver entre mes mains. Je n’ai d’ailleurs pas eu beaucoup de peine à le retrouver parmi les piles de livres entassés pour un temps derrière le canapé, pendant les travaux de notre bureau. Il m’attendait.
Je souhaitais dans ce fil un peu particulier, vous livrer, un peu pêle-mêle, les réflexions qui me sont venues à la lecture de ce livre, les annotations dans mon « carnet à tout », les citations, les petits détails qui m’ont allumé l’oeil, l’oreille… Alors, pardonnez moi d’avance je vous prie si l’écriture qui suit vous semble un peu fouillis, hachée, morcelée…elle ne veut être que le reflet de ma lecture , passionnante, au fil des pages, de ce récit de vie dans une cabane en plein coeur de la forêt sibérienne, au bord du lac Baïkal, pendant 6 mois durant, du début d’un mois de février à la fin d’un mois de juillet, riche et précieux.
Comme l’aurait écrit l’auteur, un peu, à son image, voilà ce qui me vient tout d’abord sous la plume, le stylo bic, plus exactement. C’était quelques jours à peine après le début du confinement.
« Le soleil brille, le ciel respire, il est d’un bleu profond sans nuage. Les températures ont chuté. Le vent s’est de nouveau invité. Je passe une heure divine sur mon fauteuil en bois. Je suis assise à l’orée de mon jardin, à portée de regard des mangeoires où les oiseaux viennent chercher quelques graines en d’incessants ballets.Un vent de Nord-Est fait bruisser les bambous immenses et vient balancer les branches de notre petit bois, dans un bruit ressemblant aux vagues sur la plage, un jour de grande marée. Je suis là. Je lis. »
Au fil des pages, et très vite d’ailleurs, à peine après être installé « Aux cèdres du Nord », l’auteur invite à une réflexion sur la décroissance, quel sujet écho à ce que nous vivons dans notre quotidien, « trop de tout » disait Jean-Louis Fournier…
« Puisque nous ne pouvons continuer à viser une croissance infinie, dans un monde aux ressources raréfiées, nous devrions ralentir nos rythmes, simplifier nos existences, revoir à la baisse nos exigences. On peut accepter ces changements de plein gré. Demain les crises économiques nous les imposeront. »
Crises économiques ou crise sanitaire….Quel plus bel exemple que ce confinement imposé et essentiel à notre société pour faire résonner en nous ces mots…Nous avons, ici, fait le choix de ces changements de plein gré, de ralentissement de nos vies de travail pour y placer plus d’essentiels, de simplification de nos existences et d’exigences dans des choix de consommation, plus durables, de seconde main, de proximité, de relocalisation…nous en sommes au début certes mais rien de plus exaltant et de motivant que cette aventure de transition écologique au quotidien pour la famille zéro déchet ou presque que nous sommes.
Un peu plus loin il interpelle sur la sobriété heureuse : « La cabane est un terrain parfait pour bâtir une vie sur les fondations de la sobriété luxueuse. La sobriété de l’ermite est de ne pas s’encombrer d’objets, ni de semblables. De se déshabituer de ses anciens besoins. Le luxe de l’ermite, c’est la beauté. »
Sans suivre la voie de l’ermite bien entendu , le vœu d’une Cabane, à notre échelle, familiale, amicale, faisant la place belle aux solidarités, à l’entraide, aux partages , aux trocs…c’est aussi un peu cela la sobriété heureuse , à mon sens. Retrouver le luxe du peu, du suffisant, du bien assez…
Toujours dans la droite lignée de l’ermite, Sylvain Tesson, met en valeur également cette réflexion, sur la beauté des petites choses, son rendez-vous rituel du matin avec une mésange est pour lui un bonheur sans limite. Parfois, souvent…toujours même, s’arrêter sur le vol d’un oiseau, le passage d’une coccinelle, le vol d’un papillon peut suffire à commencer ou finir une journée . « La vie dans les bois permet de régler sa dette. (…) L’idéal serait de traverser la vie tel le troll scandinave qui court la lande sans laisser de traces sur les bruyères»
Ces passages , dans les cinquante premières pages, m’ont littéralement enchantée. Quel joli projet que serait celui d’être un troll….
Lors de ces premiers temps de confiné…de retiré du monde voulais-je dire, l’auteur s’attarde également sur ce lieu qui sera son refuge pendant un long hiver sibérien, où les températures descendront bien souvent sous les moins trente degrés, où le vent se glissera dans les arbres et où la glace recouvrira le lac Baïkal…Pour lui, la cabane se trouve être un royaume…de simplification…Cela m’a tout de suite fait penser à ces « tiny house », minuscules maisons, pouvant être déplacées au gré des envies des propriétaires ou demeurant telles des maisons de vacances, où l’essentiel est pensé, simplifié. Si c’était à refaire, nous habiterions une tiny house, avec un grand terrain quand même pour recevoir la famille, les amis. ( même si nous sommes plutôt des solitaires, il faut bien avouer que c’est bon de recevoir et de trouver un prétexte quelconque pour se retrouver… )
La vie en forêt de Sibérie, éloignée de toute habitation , à plusieurs heures de marche, de canoé ,voire plusieurs jours parfois, se réduit à des gestes vitaux. « La forêt resserre ce que la ville disperse » .
Lorsqu’il parle encore de la vie de cabane, l’auteur s’interroge sur le fait que cela pourrait être une régression, mais si il y avait progrès dans cette régression.
Le rangement est également au centre de ses réflexions, dans les premières semaines, il dit développer certaines maniaqueries, essentielles et vitales pour lui. C’est ainsi une réflexion sur le minimalisme qu’il énonce. Encore une fois, quel écho à nos vies, à ma vie propre avant tout…Le minimalisme…Marie Kondo n’a pourtant pas , à ma connaissance, vécue une telle expérience…mais le fait est que si il y a peu d’objets dans une cabane au fond des bois, chacun d’eux revêt une préciosité bien réelle.
« Un objet qui nous a accompagnés dans les péripéties de la vie se charge de substance et émet un rayonnement particulier. Le temps le patine.(…) il faudra côtoyer longtemps son misérable patrimoine d’objets pour apprendre à aimer chacun d’eux. (…) La nature des objets se révèle, il me semble percevoir les mystères de leur essence(…) Dehors, c’est une telle furie de vent et de froid que si je n’emplis pas d’amour cette cabane elle risque de se disloquer. »
Au bout de quelques temps, l’auteur s’interroge : « Pourquoi, rien ne me manque-t-il ? » Une fois encore, cette question est venue résonner tellement fort dans mon esprit à sa lecture. Ma situation de confinée me renvoie cette question de plein fouet…Pourquoi rien ne semble-t-il me manquer…Je suis à l’abri, dans ma Cabane, mon refuge, mon lieu de vie familiale, et malgré les peurs, les doutes, les angoisses qui m’ont plongée bien souvent, dans le début du confinement, dans un état troublé et perdu, au fil du temps, des jours, des semaines…rien ne semble me manquer…j’aime vivre ici tranquillement l’instant, dans un rythme plus ou moins marqué, selon les jours de travail à distance ou pas, prendre le temps pour moi, rester de longs moments à observer les oiseaux, regarder la nature changer un peu chaque jour, rien ne me manque puisque ici j’ai mes essentiels….ma famille… Allons, je mesure à l’écrit de ces mots, que sans doute, je me mens un peu à moi même, bien entendu qu’il me manque sans doute de ces choses essentielles, comme l’amitié, l’étreinte, les repas en famille…
Un peu plus loin encore, Sylvain Tesson semble trouver que cette vie au bord du lac, malgré sa rudesse, procure la paix. « L’ermitage resserre les ambitions aux proportions du possible. En rétrécissant la panoplie des actions, on augmente la profondeur de chaque expérience.La lecture, l’écriture, la pêche, l’ascension des versants, le patin, la flânerie dans les bois…l’existence se réduit à une quinzaine d’activités. »
Curieux comme la vie de confiné peut par bien des aspects ressembler à la sienne… Ici, n’ayant pas pris la voiture depuis un mois, n’étant pas obligée d’aller faire les courses ( merci à mon homme qui profite de ses trajets de retour du travail pour aller chercher ce qu’il nous faut… ) , ma vie pourrait presque se réduire à une quinzaine d’activités peut-être aussi…Lecture, écriture, jardinage, sport à la maison, sortie running réduite, cuisine, ménage, rangement, activités manuelles, écoute de musique, observation des oiseaux et autre faune du jardin, publications, jeux avec mes ados, visionnage de vidéos sur l’environnement, l’écologie… Tout comme le naufragé sur son île, je découvre que la limitation est source de joie. Et cela est d’autant plus vrai sans doute, si l’on prête attention aux petits détails, aux bonheurs qui jalonnent les heures de la journée…Je peux me contenter de peu…
Sylvain Tesson tient bien entendu un journal. « J’archive les heures qui passent. Tenir un journal féconde l’existence. Le rendez-vous quotidien devant la page blanche du journal contraint à prêter meilleure attention aux événements de la journée, à mieux écouter, à penser plus fort, à regarder plus intensément. »
Comment ne pas être d’accord avec lui… Même si depuis quelques mois, mon bujo est devenu plus minimaliste, mes petits carnets eux se remplissent d’écriture…Journal de maîtresse confinée, réflexions en passant, qui parfois alimentent mes articles de blog ou mes publications…
J’aime aussi sa façon parfois d’écrire ses constatations du jour. Une énumération de petites phrases qui n’appellent aucun commentaire, directe, pêle-mêle.
Il en vient même à dire après trois mois de vie dans sa cabane perdue au fond des bois : « Rien ne me manque de ma vie d’avant. On dispose de tout ce qu’il faut lorsqu’on organise sa vie autour de ne rien posséder. »
Une fois encore, nous retrouvons cette forme de minimalisme qui trouve écho avec ce que certains d’entre nous vivent à l’heure actuelle. Se contenter de ce que l’on possède, vêtements, livres, objets…réinventer notre regard sur nos possessions, nos besoins réels, nos activités de loisirs ( restaurants, ciné, voyages… ) Savoir surtout que l’on peut le faire, se contenter pendant quelques temps de juste ce que l’on a… l’apprécier à sa juste valeur…en rêver bien sûr mais savoir que lorsque la vie reprendra son cours, lorsque le confinement sera levé, les besoins , les envies seront plus mesurés, plus réfléchis, plus appréciés sans aucun doute….
« 30 mai. Aujourd’hui j’ai écrit des petits mots sur le tronc des bouleaux. « Bouleau, je te confie un message : va dire au ciel que je le salue » L’écorce est aussi agréable sous la plume que le papier vélin. » Quelle poésie et quelle douceur, emprunte d’un grand respect pour la nature et tout ce qui l’entoure.
Je me suis surprise également, un bel après-midi, à aller moi aussi écrire sur l’écorce d’un de nos bouleaux, qui m’a offert sa précieuse sève pour une petite cure revitalisante.
Il est aussi dans son livre et son récit des phrases marquantes, révélatrices, justes et résonnantes…
« 31 mai . Comme lorsque l’oeil découvre dans un livre la phrase que l’esprit attendait depuis longtemps sans réussir à la formuler. (…) La pluie a été inventée pour que l’homme se sente heureux sous un toit ».
« 2 juin. Chez les moines zen, la grasse matinée portait le nom d’ «oubli dans le sommeil ». L’oubli me mène jusqu’à midi. » C’est bon parfois d’oublier.
Il faudra que j’essaie de me renseigner sur le livre de John Burroughs « L’art de voir les choses ». Sylvain Tesson lorsqu’il en parle, évoque le ton avec lequel nous parlons au monde et celui qu’il emploie en retour avec nous. Il nous invite à réfléchir à cette idée que nous sommes les seuls responsables de la morosité de notre existence. Et moi de partager cette idée avec lui. Je reste persuadée qu’il nous appartient de choisir de voir les choses comme on le souhaite. Cet exercice, par exemple, de noter cinq petits bonheurs au quotidien est un des éléments qui peut contribuer à mettre de la couleur dans le gris de notre monde , si tant est qu’il soit gris parfois…Garder à l’esprit des essentiels qui nous correspondent également. Profiter de ce que l’on a, s’en contenter, réfléchir à la façon dont notre esprit fonctionne, choisir d’être heureux… « Être heureux , c’est savoir qu’on l’est ».
Tout au long de son écrit, l’auteur engage également une réflexion sur les rencontres. Il met un point d’honneur à se souvenir des voix et pas seulement des numéros ou des cartes échangées avec ceux rencontrés au hasard des voyages, de la vie. Ces rencontres qui parfois sont d’une richesse infinie ou qui encore à d’autres moments, font naître des projets, des idées, des envies…
La lecture et re-lecture pour écrire cet article, touche bientôt à sa fin… Si parfois j’ai pu avoir l’impression de m’être réincarnée en Bernard Pivot dans son émission « Apostrophe », interpellant l’auteur à grand coup de : « Lorsque vous écrivez….page… Que voulez vous donc nous dire…vous sous-entendez que …c’est absolument fantastique !! »
26 juillet. Deux jours avant son départ pour le retour à la vie « normale ».
« Je suis venu ici sans savoir si j’aurai la force de rester. Je repars en sachant que je reviendrai. J’ai découvert qu’habiter le silence était une jouvence. Il est bon de savoir que dans une forêt du monde, là bas, il est une cabane où quelque chose est possible, situé pas trop loin du bonheur de vivre. » Sylvain Tesson.
Voilà , c’est fini, tout comme ce point noir arrivant à l’horizon sur le lac, je mets un point final à ma lecture de ce livre si prenant. Merci Sylvain Tesson pour cette parenthèse de six mois de solitude, perdu au fond des bois.
Je rêverai d’un tel endroit pour aller moi aussi arrêter le temps ou plutôt le voir s’écouler au rythme des heures, des journées, des saisons, au rythme du silence. Une cabane en bois au confort sommaire mais chaleureux, sans ours si possible, mais plein de mésanges et d’oiseaux, ou d’autres animaux à observer. Au bord d’un lac de préférence…gelé ? Je ne sais pas…Un été plutôt, ou un début d’automne lorsque la forêt se pare de mille couleurs, que les animaux s’agitent avant de longs mois d’hiver.
Vivre dans la chaleur d’un été à l’ombre de la forêt.
Tout comme lui m’asseoir sur un banc, un tronc et contempler les heures sur le lac, lire, beaucoup… (D’ailleurs qu’emporterais-je dans ma bibliothèque ? La sienne en comportait soixante-sept lors de son départ….Dix livres par mois… Voyons, si je partais un mois, quels seraient ces dix livres qui accompagneraient ma solitude. C’est assez amusant d’y penser, d’y réfléchir…quels livres prendriez-vous , vous ?), garder une activité physique sans nul doute, la tête ne peut se sentir bien que dans un corps sain, fatigué par l’effort….
Je me rêverai bien effectuant ma salutation au soleil avec le jour venant et ma salutation à la lune…Quel meilleur endroit pourrait être rêvé pour parfaire son yoga, travailler son souffle …Prendre le temps de vraiment observer la respiration qui nous anime, de la parfaire, d’en saisir les nuances, apprendre à la calmer quand il le faudrait… ( cela dit, je le fais parfois déjà bien sur ma terrasse…mais…continuons de rêver un peu… )
Courir le long du lac, dans les entrelacs d’arbres, parcourir des chemins de traverse que j’affectionne tant…
Marcher toute une journée et retrouver le soir venu le réconfort de cette cabane.
Manger peu…apprendre à le faire un peu plus en tout cas, et goûter ainsi mieux cette nourriture dont nous avons parfois perdue le sens.
Observer les eaux et les lumières changeantes, une médiation sans le dire, sans le vouloir…Comme cette méditation presque continue qui consiste à être présent à l’instant, au moment qui passe…
Un mois suffirait peut-être…un mois de solitude, avec la nature…
Je me suis même amusée à penser aux objets qu’il me faudrait emporter dans ma malle de voyageuse de l’intérieur…
Bougies ( pour le hygge ), allumettes, livres, papier, crayon, appareil photo, gourde, sac à dos, pansements, théière, thés, infusions, couteau suisse, lampe à huile, huile, boussole, carte, batterie rechargeable, mini panneau solaire, sac de couchage ( pour les nuits à la belle étoile.. ) , gants, cape de pluie, lampe frontale, piles, jumelles, vivres…
Me voilà prête..enfin…je pense…C’est une chose curieuse que l’imaginaire…pour un peu je m’y verrai déjà.
Curieuse que cette chose qu’est l’écriture,qui me vient comme cela…l’écriture bienfaisante, libératrice, porteuse de rêves, d’espoir, déversoir des sombres pensées parfois, mais toujours partage…
Je ne vous demande pas qui viendrait avec moi, dans ma cabane…je reste solitaire..mais plutôt si l’idée vous plairait…
Il n’y a sans doute pas qu’une seule cabane perdue, au fond des bois..où quelque chose est possible, situé pas trop loin du bonheur de vivre….
Je vous laisse sur ces quelques citations….je ne sais si elles trouveront écho en vous…
La lecture reste et demeure une aventure individuelle, complexe et simple à la fois, une rencontre avec un texte, un auteur…mais parfois c’est avec bonheur, que les mots résonnent à l’unisson dans le coeur de plusieurs personnes à la fois…alors sait-on jamais… (Je fais le voeu qu’après la lecture de mon modeste article, vous chercherez à rencontrer l’auteur, à travers ces livres…à l’heure où je termine ces mots, j’ai fini un autre livre de Sylvain Tesson, dont je vous parlerai plus tard sans doute et j’attends avec impatience le prochain…il devrait bientôt se trouver entre mes doigts… et peut-être aurez-vous déjà envie de me confier votre sentiment, votre ressenti, vos questions…il me plaît toujours de vous lire en retour…ou de parler de vive voix des écrits que je laisse ici et là … )
mais fini d’écrire….
« Car j’appartiens aux forêts et à la solitude. » Knut Hamsun. Pan
« La liberté existe toujours. Il suffit d’en payer le prix. » Henri de Monterlant. Carnets 1957
« Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera jamais perdu. » Sylvain Tesson
Haïku de neige.
Pointillés des pas sur la neige.
Le pas couture
le tissu blanc.
Poème sur la neige
Pour domaine une baie
Pour château une cabane
Pour fou, une mésange
Pour sujets, mes souvenirs.
Sylvain Tesson
Note : toutes les citations en italique sont extraites du livre « Dans les forêts de Sibérie » écrit par Sylvain Tesson. Editions Gallimard 2011. Merci.
Coucou Marianne,
Un petit mot sur ton article. J’ai beaucoup aimé et oui, cela donne envie de lire ce livre. Celui que tu mentionnes sur Paris me tente aussi bien sûr 😉
Tes réflexions sonnent très juste pour moi. Oui, ce confinement est finalement plutôt agréable et sortir ne me manquait pas du tout. Même « cloîtrée » pendant 15 jours au 1er je n’ai jamais ressenti l’ennui. J’étais bien, contente de ne plus avoir de contraintes, d’horaires (même si je travaillais en home office), de course, de cuisine (même si le Dervite est un animal gourmand et gourmet qui s’y attelle la plupart du temps). Le plaisir de ralentir le rythme, de ne pas sentir d’emprise, de se recentrer sur soi, de faire ce qu’on ne prend jamais le temps de faire. J’ai, par exemple, trier 45 ans de diapositives de mes parents. Un travail colossal (pas encore achevé) et tu imagines, pleins de souvenirs et de découvertes ou redécouvertes merveilleuses. Je ne sais pas si j’aurais fait cela sans confinement.
Oui nos vies sont trépidantes et parfois usantes. Alors une pause n’est finalement pas pour nous déplaire.
D’ailleurs c’est la première fois que je lis tout un article (après celui de la douche froide). Je ne prends jamais ce temps. Je dois t’avouer que je ne lis qu’en vacances (question de prendre le temps aussi) et que là je dévore. Je tacherai de penser à ce livre l’été prochain.
PS: n’oublions pas quand même que nous sommes des privilégiés avec nos jolies maisons et nos jardins, sans problème pour se nourrir. Tout le monde n’aura pas vécu ce confinement de cette manière positive.
PS2: mes voyages ressemblent aussi un peu à se tourner vers soi car, malgré le rythme effréné et les multiples contraintes, j’ai le sentiment que je m’échappe de ma routine, je largue les amarres, je vais vers une forme d’aventure. Enfin cela pourrait être un autre sujet.
Bises confinées mais sans retenue 🥰
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Merci Françoise pour ce retour !!! Il est certain que cette période de confinement a également de nombreux bénéfices secondaires, d’autant plus pour nous qui avons en effet cette chance de pouvoir profiter d’un cadre de vie agréable et d’un jardin… Petit ou grand…
Je suis heureuse d’avoir alimenté tes lectures et réflexions du moment… Merci encore !! Bises !!!
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Un bien joli fil pour une lecture qui a fait sens dans l’écho de ce confinement… je me plais à écrire moi aussi tout ce que cette expérience a de bon en terme de minimalisme, d’essentiel et de reconnection à la nature… On voit comme Sylvain Tesson a incarné simplement et magnifiquement cette épreuve de solitude et de regard porté sur le monde… moi l’optimiste née je ne peux qu’etre d’accord avec toi sur notre pouvoir à changer notre regard et voir la vie un peu plus en couleurs qu’en gris 🌈 tu t’en doutes 💚 je n’hésiterai pas à tenter cette lecture vibrante dont les valeurs ne manqueront pas avec ma façon d’appréhender le monde … belle journée mon petit pois 🌿
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Merci pour ton retour Virginie, je suis heureuse d’avoir alimenté un peu tes lectures du week-end, et donné envie de découvrir cet auteur… Je sais que les textes résonnent différemment selon les personnes, alors je ne peux te souhaiter qu’une belle découverte ! Bisous mon petit pois !! 🌿📖
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Ne manqueront pas de correspondre … oups j ai oublié un mot 😉
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