Refuge

Refuge.

Quel est donc le mot, les mots que ce titre vous évoque ?

Pour moi, voici ce qu’il m’inspire.

Refuge de montagne. Cabane. Nichoir.

Refuge pour la faune et la flore.

Refuge dans une vie trépidante, pour se poser.

Cocon dans lequel grandir et évoluer.

« Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu. »

Sylvain Tesson, encore lui, illustre à merveille également par ses mots, une de mes réflexions du moment et ce collage du jour.

Un collage pour se rappeler l’importance du refuge, de cet endroit pour trouver un abri lorsqu’il fait froid, lorsque la nuit vient, lorsque tombe la pluie ou gronde l’orage.

Que l’on soit petit insecte, papillon, oiseau, hérisson, enfant, homme, femme, être humain, on a tous besoin d’un refuge, d’un lieu repère, d’un lieu ressource. Je me dis souvent chanceuse et je le pense vraiment tout en associant à cette pensée celles et ceux qui en sont privés.

L’actualité, les dérèglements climatiques et ses conséquences un peu partout sur la planète, nous le rappellent tous les jours.

Alors ce collage, comme un autre refuge.

Pour mettre de la douceur dans la dureté du monde, de la légèreté dans la gravité.

Je ne sais pas pour vous mais moi,j’imagine toujours ce refuge comme une cabane, une petite maison, pas très grande, juste ce qu’il faut pour y vivre, l’essentiel à portée de main, à portée de coeur. Une cabane en bois, naturelle, chaude et chaleureuse, avec un poêle, des plaids ou des couvertures en laine, des bougies, des fleurs tout autour et une terrasse pour l’été avec des fauteuils en bois confortables…

Notre maison n’est pas une cabane mais je me plais à la voir ainsi. Entourée d’arbres, de verdure, peuplée d’oiseaux des jardins, d’insectes, je m’y sens bien et en sécurité.

Avec Novembre et son temps ralenti, ses journées plus courtes, ce besoin de s’accorder à un rythme plus lent, de se recentrer, l’énergie moins présente, reprendre les images, les ciseaux et la colle, a fait partie de ma journée « off « d’un jour férié…

C’est en voyant cette image de petite maison de lutin, faite d’écorce et de pommes de pin ( je cherchais des idées pour la classe et notre sortie en forêt et pour les arbres du jardin ou du village), que j’ai eu envie de créer un collage, hommage au refuge qui est en chacun de nous . Mais aussi au refuge que peut constituer notre jardin, notre bout de terre, notre terrasse, notre balcon pour la faune et la flore. Nous sommes refuge de la ligue de protection des oiseaux depuis plusieurs années ( et nous en avons même labellisé un autre au potager du haut )et il m’était important d’associer à cette petite cabane et ce nichoir tout en branchage et en mousse, des oiseaux, des animaux, illustrations issues d’un vieux livre de grammaire et d’orthographe. J’aime beaucoup ces dessins en noir et blanc, j’aime aussi le papier vieilli de ses pages d’exercices et de poésies. La citation de Sylvain Tesson avait bien sûr sa place, à côté d’un jardin , entouré d’arbres et de sapin. Je me suis amusée également à trouver d’autres manières de dessiner et de colorer de fines fleurs. Le vieux papier, une fois de plus , s’y prête à merveille, mes feutres sont facilement estompés avec un peu d’eau au bout d’un pinceau.

Lorsque je commence un collage, je pose un peu en vrac, les premiers éléments récoltés, découpés. Puis je colle, j’écris, je pose des mots valises : Ici ce sont les mots Refuge, Cabane, Nid, Cocon qui se sont imposés à mon esprit….J’ajoute ensuite dessins, rubans décoratifs, je crée un peu de volume parfois, des surprises cachées, selon l’inspiration du moment.

Ainsi mes pages se remplissent-elles peu à peu jusqu’à ce que je juge l’équilibre trouvé.

Bien au chaud dans notre refuge,ce soir, j’écris. Je laisse quelques mots pour accompagner ces bouts de papier découpés et collés.

J’écris pour le plaisir d’écrire, comme un exercice. Ce n’est pas toujours simple, ce n’est pas toujours évident. Je pars avec une idée puis vagabonde et suis le chemin de mes pensée. Mais au final, que le texte soit bon ou pas, que les mots soient justes ou pas, ce n’est pas le plus important, l’important c’est ce que cette activité me procure.

Un collage est toujours l’occasion de me passer du temps avec moi même, je suis dans l’instant présent, plus rien ne compte, je suis à l’intérieur de mon propre refuge. Et c’est un moment précieux. Tout comme l’écriture.

Merci d’être passé.es par ici !